ninabel

Déchirée.
Ecorchée.
On m'a enlevé une partie de moi-même.
La moitié de mon coeur est restée loin.
Mal comme pas permis.

Et je le vois, Lui, par la cam. Je le vois devant son écran.
A coté de lui, il y a notre lit. Celui dans lequel nous avons passé 2 merveilleuses nuits. Je le revoit endormi, il est tellement irrésistible quand il dors. J'ai du passé une bonne partie de la nuit à l'admirer.
Je le vois. Loin. Là-bas. Inaccessible. Silencieux. Triste.
Hier, je me serais poster derrière lui, j'aurais entouré son cou de mes bras, et surtout, je l'aurais embrassé...
Là, je ne peux rien faire.

Tout le week end me revient par bribes, je me rappelle de tout.
Et ça fait mal...

Depuis Jeudi soir, lorsqu'il m'a appris que j'étais invité chez ses grands-parents, à l'endroit où il passait ses vacances, j'étais dans un état second. Les évènements se sont enchainés les uns aux autres. La tension de connaitre l'avis de mes parents, la recherche de billets de train en dernière minute, l'horrible attente pour savoir si oui ou non, on pourra se retrouver. La haine d'apprendre à quel prix cela a pu se faire. Puis le voyage en lui même. J'étais dans un état étrange. Je ne me rendais vraiment pas compte que j'allais le retrouver. Je suis partie d'un maison vide. Un bus. Un deuxieme. J'ai pris les billets. Puis l'attente dans la gare. Et le voyage. Le paysage qui défile. Les arrets aux gares. Et l'heure qui passe. Au fur et à mesure que le train avançait, j'avais une étrange sensation qui me prenait la gorge. Le stress. Comme si j'avais peur de ce qui pourrait ce passer une fois sur le quai. Peur que tout ceci ne soit qu'un reve.
Et il n'était pas là pour me sauter dessus et m'embrasser sur le quai...
Car ce charmand petit homme était en retard! et sa dulciné à du attendre 15mn dans le froid.
Mais passons sur cet épisode.

Juste l'immense bonheur de le retrouver:
Retrouver le gout de nos baisers,
Sentir de nouveau ses mains sur ma peau,
Redevenir entière...
Le coeur qui s'enveloppe de bonheur
L'envie de le serrer contre soi...
Mais il faut encore attendre, attendre d'être arrivé et d'être enfin seuls.

Et ce moment arrive enfin. Et là... Wahou explosion de bonheur et de désirs refoulés depuis un mois l'un sans l'autre.
Pour une fois, les mots ne peuvent rien pour exprimer le cataclysme emotionnel qui nous est tombé en plein coeur...
S'ensuit un moment de pur sensations, d'émotions de plus en plus fortes et pas du tout contrôlées...

Je me souviens de la réaction de Jules, son petit cousin, lorsqu'il m'a vu sortir de la voiture en temps que surprise
"Regarde Mamie qui est là!!!"
"C'est isabelle"
Et la tête intimidée de Henry, le petit frere de 15 mois, puis le grand sourire à vous faire fondre.
Les coups d'oeil complice du grand-père qui fait enragé la grand-mère, celle-ci qui me raconte l'histoire de la maison, des anecdotes.
Le sentiment de faire partie de sa famille est quelque chose qui n'a pas de prix...

Je me souviens encore de nos promenades dans la campagne alentours, des divers films qui nous avons visionné jusqu'a une heure tardive, les cris des petits, le grenier sans portes, les éléphants au bout du jardin, les premiers mots d'Henry, les conversations sur son père, le ciel, Tiphon l'endormi...

La complicité entre nous qui augmente au fur et à mesure du temps passé ensemble,
Les heures à admirer les étoiles dans ses bras,
Les merveilleuses nuits ensemble,
Le souvenir de ses bras est si fort que les mots ne peuvent suivre...

Ce week end fut du bonheur à l'état pur...
Et le retour une claque dans la figure...
Le train arrive, je monte rapidement pour trouver une place. Je n'en trouve pas. Je leve la tête et je le vois, assis sur le banc, seul et triste, attendant que le train parte. Et d'un coup, j'ai mal, une douleur aigüe. Je bouscule quelque personnes pour arriver sur le palier, devant la porte encore ouverte. Il me voit et sourit. Et me regarde. Je sais ce qu'il ressent. Il sens comme moi son coeur qui se coupe en deux. Et la porte se referme sur moi avant que j'ai pu lui dire que je l'aimais. On se regarde, chacun avec sa douleur et celle de l'autre. Le train part et m'enmene loin, très loin de celui que j'aime.
Je reste quelque temps dans la même position, à regarder le paysage qui défile, à sentir la douleur qui monte, les larmes qui se groupent aux coins de mes yeux. Finalement, je bouge pour m'assoir. A peine assise, je me recroqueville sur moi-même. J'ai tellement mal... Notre vie ensemble est partie jusqu'a la prochaine fois. Qui sait quand elle reviendra?

Et je continue à le voir, sur un écran.
Je ne peux que le voir. Pour l'entendre, il faut attendre de prendre un telephone et quitter son visage sur msn.

Nous ne sommes plus vraiment nous.
Nous sommes deux coeurs sur une conversation MSN, qui souffrent chacun de leur côté...

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