ninabel

When you look at the stars
You see someone else

Parce que la vie est toujours remplie de surprise malgré toute la merde qu'elle peut nous apporter. Il y aura toujours un moment, même une petite seconde, où le calme revient. Pour un oiseau qui passe dans le ciel. Pour le vent qui souffle sur les vitres. Par une feuille qui tombe sur le sol en virevoltant. Le temps semble s'arrêter, juste un instant. Notre attention est toute entière attirée vers ce simple objet, vers ce petit symbole...
Une petite étincelle dans la nuit noire. Qui nous apaise. Pour un temps seulement...

Parce que la vie nous ramène toujours ce froid. Vous le connaissez peut-être. Ce Froid. Celui qui gèle le coeur et nous empêche de respirer. Celui qui nous tord le ventre et nous donne envie de vomir. Celui qui fait monter les larmes aux yeux alors que l'on rigolait deux minutes avant. Celui qui nous donne envie de nous faire souffrir pour le repousser. Celui qui vient quand nos yeux se posent sur celui qui nous fait mal.

Il y a certains moments où d'un coup, tout nous semble surréaliste. On ne sait plus ensuite s'il s'agissait de la réalité ou pas. Et on oublie généralement de prendre en compte certains facteurs qui ont rendus la situation ainsi.
Il est si difficile de se dire que ce que l'on a ressenti, que ce que l'on a vu et entendu, n'était après tout qu'une illusion, un mensonge.
Et il y a cette horrible impression qui nous emprisonne, qui nous bloque. Le sentiment d'être passé à côté de quelque chose. Peut importe cette chose. Bien sur on a l'impression qu'elle aurait été merveilleuse. Mais peut être aussi qu'elle aurait été désastreuse. Non, le plus important ce n'est pas vraiment le résultat en lui même. Le regret se place dans le fait de vivre cette chose et d'être passé à côté d'un évènement important.
Le pire est peut-être la douleur que l'on éprouve quand il nous faut finalement se convaincre que ces sentiments qui ont resurgit, même s'il sont arrivés à cause de faits réels, appartiennent au passé. Même si à un moment, il nous a semblé retrouver une lueur familière, ce n'est qu'une illusion et un mensonge.
Pendant un instant, les choses nous semblent redevenus comme avant, chaque objet est à sa place, chaque personne également. Il y a alors tout ce qu'il faut, tout ce dont on a besoin. Mais au fond, il y a toujours cette petite voix, celle de la réalité, qui nous rappelle que ceci n'a lieu qu'à cause d'alcool dans le sang et que rien n'est moins vrai.
On peut se sentir trahi, utilisé, mené en bateau. On peut lui en vouloir, on peut s'en vouloir. Je préfère garder ce moment en mémoire, autant pour ce que j'ai ressenti et vu que pour sa vraie signification.Ce fut un instant précieux et fort. Après tout, c'est mon coeur le fautif. C'est lui qui a interprété les évènements comme j'en rêve. Mais si je le remet dans le contexte, il n'en ai pas moins précieux, car il signifie beaucoup. J'ai vu dans ses yeux des mots que je savais mais qu'il n'avait pas encore fait transparaitre. Même si j'en espérais, et espère malgré tout, d'autres, je suis apaisée de les avoir vu.

Je l'ai observé par la fenêtre             (au lieu de prendre mon cours...)
Je ne voyais que ses cheveux, mais je savais que c'était lui. Et puis j'ai ressenti cette horrible douleur sourde remonter de mon ventre à mon coeur. J'ai voulu détourner la tête, m'empêcher de fixer mon regard sur lui. J'ai eu du mal, puis finalement la madame Philosophie, c'est mise à parler de désirs et de passion. Je me suis mise à l'écouter, pensant naïvement qu'un de ses philosophes préférés auraient peut-être une solution à m'apporter. (Figurez-vous que non...).
Quand soudain, ma poche de sweat vibre. C'est lui. Il nous voit. Il sourit par la fenêtre et nous fait des signes. Sa voisine nous fait des grimaces, je souris. Et le regarde. J'ai mal.    Il me tire la langue. J'ai envie de l'embrasser. Je l'insulte par sms. Il sourit. J'ai encore plus envie de l'embrasser. Et j'ai encore plus mal. Mais je sourit aussi et je lui retire la langue.
Nous voila dehors, avec les autres. Il me taquine, me titille. Gentiment. Pour me faire rire et rire aussi. Je ris. Et je le regarde. Il sourit. De son sourire que j'aime tant. Je ne vois plus que son visage. Je ne vois plus que lui. Je ne vois plus que celui que j'aime. Et j'ai cette irrésistible envie de ses lèvres sur les miennes. Il me chatouille, me prend les mains pour m'empêcher de bouger. Je suis si près de lui. Je pourrais mettre ses mains sur mon ventre et me serrer contre lui. Je pourrais mettre ma tête sur son épaule. Je pourrais l'embrasser. Mais non. Je ne peux pas. Et j'ai mal car l'envie est trop forte. Alors je m'écarte, discrètement, mais le plus rapidement possible pour ne pas faire de conneries.
Mais cette putain de douleur et d'envie est toujours là. Des images, des souvenirs, des rêves se mélangent dans ma tête.
Je voudrais tant, je rêverais, d'une dernière fois. Juste une fois. Ses lèvres contre les miennes. L'embrasser à en perdre la tête.
Mais je sais que je ne peux pas. Je n'ai pas le droit. Autant pour lui que pour moi. Alors je me tais, je souris, je m'écarte doucement et je ris de ses bêtises.

Par ce chemin que j'emprunte tous les jours. Par ce jeune homme qui rentre de l'école avec ses trois charmants enfants. Par la plus grande qui court loin devant eux. Par le petit garçon qui traine derrière dans son monde, en observant les arbres et le ciel. Par le regard de son père quand il le regarde, attendri. Par la voix du père, un peu inquiet de voir sa fille s'éloigner autant. Par ce grand-père qui cajole son petit fils. Par les perruches qui piaillent dans le ciel. Par les gardiens dans leur camionnette blanche qui veulent fermer les portes du parc. Par les feuilles mortes sur la pelouse. Par les corbeaux perchés un peu partout. Par ce petit garçon qui fait tourner la terre mais qui a peur de descendre du trottoir en vélo. Par la musique dans mes oreilles.
Par la moindre petite chose, tout me ramène à lui. Et tout me dit et me hurle que je l'aime.
Et le ciel, lui, me rappelle que ce n'est plus réciproque.

J'avais des projets
J'avais des projets pour aujourd'hui. Et ce n'était pas seulement cette petite réunion de potes réalisé en dernière minute et complètement ratée.

Aujourd'hui, c'est son anniversaire.
Aujourd'hui il a 17 ans.

Tu aimerais répondre à cette question par le verbe "se battre". Je me bats pour lui, pour le récupérer. Je me bats pour mon foutu bonheur, je me bats pour vivre.
Mais, au final, tu sais qu'il n'y a rien à faire. Tu peux juste pleurer, regretter et le voir s'en aller. Pourtant tu aimerais tant te battre. Pour ensuite pouvoir te dire, que même si rien à changer, tu as tout fait pour que ça change et tu ne peux rien regretter.
Mais c'est bien beau de vouloir se battre. Comment le faire? Rien que le regarder t'es impossible. Alors que faire? Que faut-il tenter? Rien? Il faut vraiment abandonner? Il faut se taire, s'enfermer, le regarder partir et souffrir en silence? Je refuse de la croire. Je refuse de croire qu'il n'y a absolument rien à tenter. Je veux me réveiller. Je veux pouvoir le regarder en face. Je veux rire avec lui. Me forger un passage dans sa vie. Je crois que la seule chose à faire est de redevenir moi-même, de rester forte devant lui. De tout accepter. De souffrir plus encore. Mais le voir, lui parler, être présente et sourire. C'est ce que j'ai voulu faire au début. Et il m'a rejeté clairement. Alors quoi? Je retente malgré tout?
Tu sais ce qu'il te dirait, Lui. Il te dirait de te battre, que ses rêves d'anarchie s'appliquent aussi à cette situation. Mais tu as peur et tu as mal. Tu as cette putain de douleur qui te brise et te tue jours après jours. Mais si tu l'apprivoise, elle te rendra plus forte."

Oui, de nombreuses personnes me diraient de ne pas m'accrocher, de passer à autre chose.
Mais je ne penses à pas à me battre comme à m'accrocher. Je parle de me battre comme de relever la tête. D'arrêter de me faire noyer et de me noyer moi-même. Je souffrirais, encore plus que maintenant. Je le sais. Mais au moins, je ne regretterais rien. J'arrêterais de me dire "Et si cela c'était passé autrement?" Je sais qu'il ne se passera rien de plus. C'est juste pour ma tête.
Je veux arrêter de sentir cette gerbe monter au fur et a mesure que je m'approche du lycée. Je veux sourire. Je veux être belle.
Alors je sourirais avec une douleur atroce dans le ventre. Je me ferais belle les larmes aux yeux. Mais au moins je pourrais le regarder en face. Je pourrais tous les regarder. Je pourrais enfin sortir de ma misère. Et je finirais par fermer la boite, cette foutu boite.
Oui, à la base, ça semble un combat perdue d'avance, un espoir qui renait pour rien du tout. Mais ce n'est pas dans l'espoir de le récupérer que je le fais. Je sais que je ne le récupèrerais pas.
C'est pour ces foutus rêves chaque nuit. C'est pour tous les matins où je me réveille avec le gouts de ses lèvres sur les miennes. C'est pour toutes les pauses que je finis dans un état pitoyable. C'est pour pouvoir aider Manon et Ilana. C'est pour redevenir comme avant: avaler ma douleur et sourire.
J'en ai marre de laisser les évènements venir à moi et me détruire.
Il est passé à autre chose. Il vit sa vie comme il l'entend. J'ai le droit et même le devoir de faire de même.
Ma décision est prise. Je ne me laisserais plus démonter sans réagir. Oui, je souffrirais, Oui Je souffrirais plus, Oui, je souffrirais encore et encore.